“An ethereal sea reaching over the whole world” : Fluid Atmospheres in Jules Verne’s Vingt Mille Lieues sous les mers

Cet article considère l’atmosphère en tant que concept scientifique qui influença l’expression littéraire du dix-neuvième siècle. L’atmosphère, en tant qu’environnement, substance, ou ton affectif, s’infiltre dans les textes que nous lisons sans pour autant se faire remarquer. Au cours du dix-neuvième siècle, l’atmosphère était perçue comme étant un liquide — une idée héritée du dix-huitième siècle et de ses théories proto-scientifiques, ainsi que du développement de la météorologie en tant que discipline indépendante — mais cette perspective est oubliée de nos jours, bien qu’elle soit importante, et ce, surtout quand nous considérons les craintes environnementales naissantes de l’époque. À travers une série de lectures détaillées du roman Vingt Mille Lieues sous les mers, de Jules Verne, cet article considère comment l’atmosphère, conçu en tant que liquide, souligne l’emplacement spatial de la race humaine comme étant au milieu d’une série de couches. L’état d’intermédiaire, ainsi représenté par le Capitaine Nemo et le Docteur Aronnax, est profondément indésirable. Il provoque la création de membranes protectives qui, à leur tour, renforcent l’illusion d’une séparation parfaite entre le corps et son environnement. Or, cette séparation, fondamentalement artificielle, nie l’expérience d’une immersion totale promise auparavant par l’atmosphère liquide. Résultat : les humains ne se perçoivent plus comme faisant partie de leur environnement et se croient séparés par une division imperméable.This paper explores different perceptions of the atmosphere and their concomitant influence on literary expression in the nineteenth century. It stems from an ongoing examination of the atmosphere as something that signifies an environment, a substance, and an emotional tone. It proposes that while the nineteenth century’s western European understanding of the atmosphere as a fluid, inherited from eighteenth-century early natural philosophy and buttressed by the rise of meteorological studies, is something scholars no longer consider when reading the period’s cultural texts, it is as important as the early modern period’s flat earth — and instrumental when considering the era’s burgeoning environmental concerns. Through a series of close readings of Jules Verne’s Vingt Mille Lieues sous les mers, I examine how a fluid atmosphere highlights humanity’s state as a species that must live in the middle (rather than above, or below). Yet the perpetual state of being in between, crystallized by Captain Nemo and Dr. Aronnax, is profoundly uncomfortable. It spurs the creation of protective membranes that perpetuate the illusion of containment. In turn, the artificial separation from the experience of immersion in a liquid atmosphere provokes a radical caesura — humans no longer perceive themselves as fundamentally connected to their surroundings